Le football belge est très varié et la saveur varie d’un club à l’autre. Il dépend de la ville que l’équipe représente, de la partie du pays où elle se trouve, de la langue qui y est parlée et des valeurs que le club et ses supporters défendent. Il en résulte de nombreuses rivalités et derbies. L’un des matchs les plus importants est le choc entre Anderlecht, de la capitale Bruxelles, et le Standard wallon de Lutych, deux clubs historiquement très performants. En outre, le « Clásico belge » est au programme deux fois cette semaine.
La Belgique est un pays petit mais densément peuplé en termes de superficie, avec un mélange de cultures et de langues. Le pays compte trois langues officielles : le flamand (qui est un dialecte du néerlandais), le français wallon (qui diffère également très peu du français classique) et l’allemand. Les trois communautés qui les parlent divisent la Belgique en trois communautés. La communauté flamande est la plus importante (environ 59 %), 40 % appartiennent à la communauté wallonne et moins de 1 % de la population appartient à la petite communauté allemande.
Sur le plan administratif, la Belgique est toutefois subdivisée de manière un peu différente. La division la plus frappante du pays provient de la langue et de la culture prédominantes – la frontière entre la Flandre au nord et la Wallonie au sud. La petite enclave germanophone située à l’est du pays, à la frontière avec l’Allemagne, relève administrativement de la Wallonie. La troisième grande région autonome est la capitale, Bruxelles, qui est linguistiquement mixte mais majoritairement française. Les trois principales unités administratives ont leur propre gouvernement et leur propre parlement.
Le pays dans son ensemble est d’autant plus complexe que sa population est loin d’être composée uniquement des trois communautés linguistiques (nationales) mentionnées ci-dessus. Les données de l’office statistique local de 2021 montrent que 67,3 % de la population est d’origine ethnique belge. Les 32,7 % restants ont des racines ailleurs. Selon les résultats de l’enquête, 74,5 % de la population de la région bruxelloise n’est pas d’origine belge.
Les immigrés d’Afrique du Nord (en particulier du Maroc et de l’Algérie), d’Afrique subsaharienne (en particulier du Congo) et de Turquie, ainsi que les membres d’autres nations européennes (en particulier les Italiens, les Français et les Portugais) constituent des groupes importants. Sur une population totale de 11,5 millions d’habitants, l’un des plus grands groupes d’origine « non belge » est celui des Belges marocains (environ 350 000), qui constituent la plus grande enclave ethnique musulmane. La diversité démographique, culturelle et linguistique se reflète naturellement dans l’environnement du football belge.
Le derby belge ? Tous contre tous
Le football est un élément qui unit les Belges en tant que nation. Pourtant, même ici, la question de la nationalité et de la langue est une glace fragile. Afin d’éviter les conflits entre les Flamands et les Wallons, une règle non écrite veut depuis quelques années que l’équipe nationale belge soit dirigée par un entraîneur étranger et que la langue officielle dans la cabine soit l’anglais. Même les clubs de football sont divisés en clubs francophones et néerlandophones. Toutefois, la proportion de ces derniers au sein de la haute compétition est très inégale.
La carte des équipes de première division pour l’édition 2023/24 montre clairement que la Flandre possède les équipes les plus fortes. Cependant, même dans cette région, les clubs se livrent une concurrence acharnée (peut-être parce qu’ils sont nombreux en Flandre) et les relations entre eux sont tendues. Le plus grand derby flamand, la « bataille des Flandres », est le match entre le Club Brugge et le KAA Gent. Historiquement, les équipes wallonnes les plus performantes sont le Standard Lutych (Liège en français) et le Royal Charleroi, et leur rivalité est connue sous le nom de Derby wallon. Eupen représente la population germanophone.
Il existe également un certain nombre de derbies au niveau régional en Belgique, comme le derby limbourgeois entre le KRC Genk et Sint Truiden. Le derby de la ville de Bruges (Club Bruggy – Cercle Bruggy) est un affrontement traditionnel entre rivaux urbains. Ce n’est que récemment que davantage de clubs bruxellois se sont rencontrés sur la scène de la première ligue. Le traditionnel Anderlecht a été rejoint par le Royale Union Saint-Gilloise, historiquement prospère mais en sommeil depuis des décennies, et depuis l’édition actuelle, le RWD Molenbeek fait partie de l’élite.
La plus grande rivalité se situe toutefois entre les communautés culturelles. Pour la partie flamande de la Belgique, le match le plus important est celui qui oppose le Club de Bruges à Anderlecht. Ce match, appelé « Topper » (match au sommet) ou « De Klassieker » (le classique), oppose deux des clubs belges les plus performants sur le plan historique. Anderlecht a remporté 34 titres de champion, le Club de Bruges 18. La rivalité entre les deux clubs a débuté dans les années 1970, lorsque Bruges a commencé à menacer la position privilégiée du RSC dans le football national.
Naturellement, Anderlecht est aussi le plus grand rival des Wallons, et la meilleure équipe wallonne, historiquement 10 fois championne de Belgique, est le Standard de Liège. Cependant, la rivalité entre les deux rivaux n’est pas seulement un fossé entre les Wallons et les habitants de la capitale, il y a beaucoup plus de racines de la haine mutuelle.
Clásico belge
Anderlecht et le Standard se sont affrontés pour la première fois en 1919. 226 matches ont été disputés depuis, dont 95 victoires pour les Bruxellois et 68 pour leurs adversaires. Plus récemment, au début de la saison, Liège a réussi à faire basculer le clásico belge d’une défaite 0-2 à la mi-temps à une finale 3-2.
Les deux rivaux sont les plus grands concurrents sur le plan sportif depuis les années 1950. En 1958, Liège a remporté son premier titre et en a gagné plusieurs autres au cours des années suivantes. Entre 1961 et 1972, aucune équipe autre qu’Anderlecht ou le Standard n’a remporté le championnat belge. Les Mauves, surnommés ainsi en référence à la couleur principale du club d’Anderlecht, et les Rouges de Liège étaient les rois incontestés du football belge à cette époque.
Outre la rivalité sportive et la concurrence naturelle entre la capitale et Lutych en tant que plus grand centre de Wallonie, l’antipathie mutuelle entre ces camps provient de la nature de la population des deux villes.
Anderlecht est historiquement un club royal (le nom complet est Royal Sporting Club Anderlecht) et est considéré comme représentatif de la société bourgeoise de la métropole. Liège a été l’un des principaux centres industriels d’Europe depuis le début de la révolution industrielle (elle est connue comme une ville sidérurgique) et l’est toujours aujourd’hui, bien que l’accent soit passé de l’industrie lourde à des secteurs de haute technologie ou même à l’alimentation (par exemple, la brasserie Jupiler, le principal sponsor de la ligue belge, est basée à Liège). Traditionnellement, ce sont les travailleurs liégeois qui fixent les normes.
Banderoles drastiques, os cassés, cartons rouges
La rivalité au sein du Classique belge se manifeste fortement sur le terrain et dans les tribunes. En 2009, les deux rivaux se sont disputés le titre, qui a finalement été remporté par le Standard (son dernier triomphe en championnat à ce jour). Le derby suivant, au début de la saison 2009/10, a été marqué par la grave blessure du défenseur polonais d’Anderlecht, Marcin Wasilewski, dont la jambe a été brisée pour un an par une faute sévère d’Axel Witsel. Le célèbre joueur de Lüthych a reçu un carton rouge et une suspension de huit matches. Il a également été expulsé lors d’un autre match entre les deux rivaux.
L’atmosphère haineuse qui règne entre ces clubs est illustrée par une situation survenue en 2015, lorsque lors d’un match contre Anderlecht, les supporters du Standard ont déployé une énorme banderole avec la tête coupée de Steven Defour et les mots « red or dead » (rouge ou mort). Defour a joué pour Liège et a même été capitaine de l’équipe qui a remporté le titre en 2009. Il a ensuite rejoint le FC Porto, avant de trahir le maillot rouge du Standard lors de son retour en Belgique en 2014, en rejoignant le club violet d’Anderlecht.
Le premier clasico belge de la saison a connu une affluence sans précédent au stade. Près de 27 000 spectateurs ont assisté à la victoire du Standard au stade de Liège. Un match entre Anderlecht et le Standard suscite toujours beaucoup d’émotion et cette semaine, les deux équipes s’affronteront à deux reprises. Ils s’affronteront d’abord en demi-finale de la Coupe, jeudi à 20h30, puis trois jours plus tard, à 18h30, lors de la 17e journée de la Jupiler League. Dans les deux cas, Anderlecht Bruxelles aura l’avantage du terrain.
Prochain derby de la semaine
Mercredi 6 décembre
France – Ligue 1
Olympique Marseille – Olympique Lyon
Choc des Olympiques
L’Olympique de Marseille et l’Olympique de Lyon sont deux des plus grands clubs français. Tous deux ont leur grand rival ailleurs. Dans le cas de Marseille, le rival est le PSG de la capitale, tandis que pour Lyon, le plus grand adversaire est Saint-Étienne, tout proche. Pourtant, le choc entre les deux équipes de l’Olympique est très prestigieux. Le match, qui avait été reporté le 30 octobre en raison de l’attaque du bus de l’équipe lyonnaise par des supporters marseillais, aura bien lieu. Cet incident, et bien d’autres choses encore, ont fait l’objet d’un podcast de VBC Foot Daily avec Stepan Touma, expert du football français.
Samedi 9 décembre
Turquie – Süper Lig
Besiktas – Feberbahce
Besiktas – Fenerbahce derbisi
Besiktas et Fenerbahce forment, avec Galatasaray, le trio de clubs le plus puissant de Turquie. Tous basés à Istanbul, ils entretiennent une grande rivalité entre eux. Historiquement, Fenerbahce est le club le plus titré du pays (28 titres), Besiktas étant le troisième (21 titres).
Suisse – Super League
Lausanne-Sport – Servette Genève
Derby du Lac Léman
Genève et Lausanne sont les deux plus grandes villes situées sur les rives du lac Léman, qui domine cette partie du pays. Les représentants footballistiques de ces villes, le Servette de Genève et le Lausanne Sport, font tous deux partie des cinq meilleurs clubs suisses.